jean-françois boclé
Je ne savais pas
03   02   01

Je ne savais pas

Jean-François Boclé, Je ne savais pas, 2005, sound installation, school furniture laid bare and scoop out, sound (stereo, 7:23, speakers, text of the artist said by Nicolas Vial and Xavier Guerlin , variable dimensions, Kréyol Garden, MACTe Mémorial ACTe, Guadeloupe, 2017. ©Jean-François Boclé /Adagp.

Jean-François Boclé, Je ne savais pas, 2005, installation sonore, mobilier scolaire mis à nu et évidé, son (stéréo, speakers, 7:23, texte de l'artiste dit par Nicolas Vial et Xavier Guerlin), dimensions variables, Kréyol Garden, MACTe Mémorial ACTe, Guadeloupe, 2017. ©Jean-François Boclé /Adagp


SEE ALSO
Je ne savais pas, Republic of Mauritius, 2007 ;
Je ne savais pas, Palazzo Lenzi IFF, Firenze, Italia, 2005.



Sound
Direction of actors and editing: Jean-François Boclé, 2017. 
Voices: Nicolas Vial, director and actor ; Xavier Guerlin, actor.
Text: Jean-François Boclé, 2005



French below

If it says They Knew, it conjures up Capital History. If we said You knew, it raises more silences, intimate and family denials. I wrote all the possible sentences that tolerates the French language where the word Savoir (Knowledge) occurs. The space is doubly saturated: two voices, broadcast by speakers, embody this text, bare school furniture tells us the wreck. Why Knowledge in French? The Creole language does not allow much procrastination on Knowledge. We say Sa ki sav sav, saki pa sav pa sav (those who know know, those who don't know don't know).

On the forecourt of the Memorial ACTe, the installation faces the sea of Caribbean, inscribing itself there like a wreck. She responds to the architecture of the memorial, a metal nave in contact with the sea, and to the aims of MACTE, place of transmission and sharing of memory and knowledge. School furniture, produced in residence at the Lycée Chevalier de Saint-Georges (Les Abimes, Guadeloupe) convenes another association Savoir(s) / sea: the artist collaborated with students in
Nautical repair. The furniture was collected by the artist in the rejects of this place of transmission of knowledge, their school. This version of Je ne savais pas (I did not know also) moved Les Abimes to MACTe: 3 chairs are missing to mean an absence. Who are those who sit on those empty chairs today? Those in school dropout ? Those who are murdered or injured on the way to school (a student was murdered there during the theft of his smart phone in this disadvantaged district of Pointe-à-Pitre, others wounded with knives)? These three voids disrupt the relentless ordering of this classroom (16 tables and 29 chairs) at the same time as they amplify the gaping message addressed by the artist to the MACTe public.











Si l’on dit Ils savaient, cela convoque l’Histoire Majuscule. Si l’on dit Tu savais, cela soulève davantage les silences, les dénis intimes et familiaux. J’ai écrit la totalité des phrases possibles que tolère la langue française où intervient le mot Savoir. J'épuise la langue. L'espace est doublement saturé : deux voix, diffusées par speakers, incarnent ce texte, du mobilier scolaire mis à nu nous dit l'innumérable de l'épave et de l'échouage.
Pourquoi le Savoir en français? La langue créole ne permet que peu de tergiversations sur le Savoir. Nous disons Sa ki sav sa, saki pa sav pa sav (ceux qui savent savent, ceux qui ne savent pas ne savent pas).

Sur le Parvis du Mémorial ACTe, l’installation fait face à la mer des Caraïbe, s'y inscrivant comme une épave échouée là. Elle répond à l'architecture du mémorial, une nef de métal au contacte de la mer, et aux visées du MACTe, lieu de transmission et de partage de la mémoire et du savoir.
Le mobilier scolaire, réalisé en résidence au Lycée Chevalier de Saint-Georges (Les Abimes, Guadeloupe) convoque une autre association Savoir(s) / mer : l'artiste a collaboré avec des élèves en CAP Réparation Nautique. Le mobilier a été collecté par l'artiste dans les rebuts de ce lieu de transmission de savoir. Cette version de Je ne savais pas a aussi déplacé Les Abimes au MACTe : 3 chaises sont manquantes pour dire une absence. Qui sont celles-ceux qui s'asseyaient sur ces chaises vides aujourd'hui? Celles-ceux en échappement scolaire (les filières professionnelles sont parfois le rebut de l'éducation nationale) ? Celles-ceux qui sont assassiné-e-s ou blessé-e-s sur le chemin de l'école (un élève y a été assassiné lors du vol de son smart phone dans ce quartier défavorisé de Pointe-à-Pitre, d'autres blessés à l'arme blanche) ?
Ces trois vides perturbent l'ordonnancement implacable de cette salle de classe (16 tables et 29 chaises) en même temps qu'ils amplifient la béance adressée par l'artiste au public du MACTe.


haut de page top of page