jean-françois boclé
Zones d'attente

Zones d'attente

Jean-François Boclé, Zones d’attente, 2003-2005, color photography, argentic prints lambda laminated on Dibond, 45 x 67 cm each - photographic traces of the intervention in public space Zones d’attente realized on Paris 3rd arrondissement pavements, 10 human figures and geographical coordinates of the Black Atlantic. © Jean-François Boclé /Adagp.

Jean-François Boclé, Zones d’attente, 2003-2005, photographie couleur couleur, tirages argentiques lambda contrecollés sur Dibond, 45 x 67 cm chaque - traces photographiques de l’intervention dans l’espace public Zones d’attente réalisée sur les trottoirs du 3ème arrondissement de Paris, 10 silhouettes humaines et coordonnées géographiques du Black Atlantic. © Jean-François Boclé /Adagp.

French below

Archives steet, Paris 3rd. At ground level, Atlantic 7 ° 29 ”North 47 ° 5”. Here we are not here! We are off French Guiana. On the sidewalks emerge asphalt tombs, referring to detours drawn around a body to indicate its location. What happened there? Is anyone dead? For answer, Millions, thrown into the sea.1525, beginnings of extraction and systematic docking human beings bound for the Americas. Million are thrown in the Atlantic Ocean: taking place in the here of the city, these asphalt bodies indicate paradoxically the coordinates of an Atlantic elsewhere. Ten human deposits as signage for erasure: commonly used to report, on an ephemeral basis, accidents, the bitumen tracer that materializes them has a low mechanical resistance: after the passage of public cleanliness agents, nothing will be left. Register a disappearance. Ten ghostly presences on the floors of the “la villes des Lumières”, to give a trace to those who do not have one, give substance to a definitive and forgotten absence, that of these children, women, and men, yesterday rejected by Humanity, an now missing from history








Rue des Archives, Paris 3e. Au sol, Atlantique 7° 29” Nord 47° 5” Ouest. Ici on n’est pas là ! On est au large de la Guyane française. Sur les trottoirs émergent des tombeaux de bitume, renvoyant aux détours tracés autour d’un corps pour signaler son emplacement.
Qu’est-ce qui s’est passé là ? Un sdf ? Quelqu’un est mort ? Pour réponse, Des millions, jetés à la mer.
1525, débuts de l’extraction et de la mise en cale systématique d’êtres humains en partance pour les Amériques. Les navires européens procèdent à des millions de délestages humains dans l’océan Atlantique : prenant place dans l’ici de la ville, ces corps de bitume indiquent paradoxalement les coordonnées d’un ailleurs atlantique.
Dix déposes humaines comme signalétique de l’effacement : couramment utilisé pour signaler, de façon éphémère, les accidents de la voie publique, le traceur pour bitume qui les matérialise présente une faible résistance mécanique : après le passage des agents de la propreté publique, il n’en restera rien.
Inscrire une disparition. Dix présences fantomatiques sur les sols de la métropole des Lumières, pour rendre trace à ceux qui n’en ont pas, donner corps à une absence définitive et oubliée, celle de ces enfants, femmes, et hommes, hier déboutés de l’Humanité, et aujourd’hui disparus de l’Histoire

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